La Collégiale des Roches-Tranchelion (Avon-les-Roches).

Les maigres vestiges du château des Roches Tranchelion, une ancienne forteresse du Chinonais, qui fut jadis redoutable, émerge à peine aujourd’hui de la végétation qui les envahit. A leurs côtés se dressent les ruines émouvantes de la collégiale fondée en 1527 par Lancelot de la Touche dont la famille avait succédé, à la tête du fief, à celle des Tranchelions.

 

Situé à deux kilomètres à l’Est du bourg d’Avon Les Roches, dans un site pittoresque, se trouvent les ruines du château et de la collégiale des Roches Tranchelion. En 1420, le fief des Roches appartenait à Guillaume Ouvole, dont la fille épousa Guillaume de Tranchelion et reçu le fief en dot. En 1469, ce domaine passa aux mains du Pannetier de Louis XI, Hardouin de la Touche. Il fut plus tard la propriété de la famille de Montgomery, puis de celle des Dufort, des De Beauvau et des Choiseul-Praslin. C'est dans ce château que le Roi Charles VII assemble son grand Conseil le 17 juillet 1449 et part pour la dernière campagne militaire qui bouta les Anglais hors de France et termina la Guerre de Cent Ans. En 1559, le chateau a servi de refuge temporaire au Comte de Montgomery (1) après qu'il ait provoqué involontairement la mort du Roi Henri II lors du tournoi du 30 juin 1559, il choisit de s'exiler en Angleterre dès le mois d'août.

 

Le Château.

Le château fut construit au XVe siècle, il reste quelques ruines dont les vestiges de la porte d’entrée fortifiée, de casemates creusées dans le rocher qui supporte la collégiale, il reste une partie du mur septentrionale avec une tour carrée, ainsi que des restes de muraille au Sud de la terrasse. Ces ruines donnent une idée de l’importance qu’avait cette forteresse à l’époque.

 

La Collégiale.

Elle fut fondée en 1527 par Lancelot de la Touche, fils de Hardouin. L’église en fut consacrée par l’archevêque de Tours, Martin de Beaune. Les ruines de cette église sont des plus intéressantes et sa façade Ouest, malgré les mutilations, est digne d’admiration. Cette façade constitue un des plus beau reste de l’art religieux du XVIe en Touraine. Avec sa porte, ses niches à colonnettes, ses pinacles et ses médaillons représentant des seigneurs du lieu. L’église elle-même, comportait qu’une seule nef de deux travées, éclairées seulement au midi, un transept dont les bras septentrionaux a conservé un fragment de voûte, et un chœur semi-octogonal. Dans ce bras de transept, il faut remarquer une jolie niche avec dais richement sculpté. Sous le cœur se trouve une crypte funéraire creusée dans le rocher et voûtée d’un berceau soutenu par quatre gros doubleaux et une nervure longitudinale. Sous l’ensemble se trouvent les cuisines où on peut apercevoir un ancien four à a pain.

 

La collégiale était desservie par cinq chanoines dont l’un avait le titre de doyen. La collation des canonicats appartenaient aux seigneurs. Le château et sa collégiale sont classée monument historique en 1914.

 

La légende.

« Tranchelion », un nom bien curieux pour ces seigneurs du moyen âge, un nom dont la légende nous révèle l’origine. Cela se passait au temps des croisades, lorsque les preux chevaliers partaient pour de longs mois, voir des années combattre l’ »Infidèle ». Revenant de Terre Sainte où il s’était brillamment illustré, un seigneur de Touraine apprit par la rumeur que durant sa trop longue absence, sa jeune épouse, lasse de d’attendre chaque jour son retour, n’avait pas résisté aux avances d’un séduisant écuyer. En réalité, la rumeur comme toujours, exagérait énormément les faits. Tout au plus, les deux jeunes gens avaient-ils échangés quelques doux propos, quelques billets doux, histoire pour la châtelaine de tromper son ennui.

 

La dame et l’écuyer avaient beau clamer leur innocence, le doute persistait dans l’esprit du seigneur des lieux. Aussi pour en avoir le cœur net, celui ci décida de soumettre le jeune homme à la redoutable épreuve du « Jugement de Dieu ». Pour cela, il fit entrer l’écuyer, armé seulement de son épée dans un souterrain du château ou il gardait un énorme lion ramené de Palestine. Dieu, jugea-t-il l’épreuve trop sévère ? Considéra-t-il que la faute des deux jeunes gens était bien vénielle ? En tout cas, il donna la victoire à l’écuyer. Dès lors, celui-ci fut surnommé « Tranchelion » en souvenir de son exploit, et il ajouta sur ses armoiries un lion transpercé d’une épée.

 

Texte : Forum Touraine insolite : http://touraine-insolite.clicforum.fr/t91-L-abbaye-des-Roches-Tranchelion.htm

Photographies : Guillaume Tessereau.

Galerie :


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