La Coronelle lisse (Coronella austriaca).
Taille : en moyenne 50 cm, jusqu'à 70 cm.
Reproduction : ovovivipare : 5 à 15 jeunes mis bas de mi août à mi octobre.
Accouplement : de fin février à fin avril, variable suivant le climat de l'année en cours.
Phénologie : l'hibernation a lieux d'octobre/novembre jusqu'à mi mars (début ou fin de ces mois suivant le climat de l'année en cours). Active du début du printemps au milieu de l'automne.
Dangerosité : inoffensif, serpent à la denture dite "aglyphe" c'est-à-dire sans crochets canaliculés reliés à une glande à venin.
Étymologie : Coronella vient probablement du latin "corona" (couronne), et -ella est un diminutif, décrivant sans doute la petite marque noire en arrière de la tête des coronelles. Austriaca est en référence à l'Autriche, où a été capturé le spécimen ayant servit à décrire l'espèce.
Répartition : On la trouve de manière morcelée dans toute la France excepté les Bouches-du-Rhône, le Lot, le Lot-et-Garonne, le Tarn-et-Garonne et le Gers. Elle est également absente de Corse.
Description : La Coronelle lisse (Coronella austriaca austriaca) est une petite couleuvre mesurant jusqu'à 80cm. Brune ou grise de couleur de fond, elle est maculée de petits motifs noirs réguliers. Elle possède une bande sombre de la zone temporale jusqu'au bout du museau, ce qui la distingue de sa cousine la coronelle girondine qui a une larme noire sous l’œil et dont la bande sombre s'arrête à ce dernier.
Habitat, mœurs : Elle est très rare et discrète : en effet elle est essentiellement crépusculaire, bien qu'on puisse la voir à tout hasard le matin dans un mur écroulé, un tas de pierres... Mais le plus optimal reste le soir, au printemps ou l'été à la baisse de la chaleur. Elle se nourrit surtout de lézards, qu'elle tue par constriction. Souvent elle met des heures pour avaler une proie, au vue de sa toute petite gueule (qui reste extensible du aux os non-soudés comme tous les serpents évolués). Elle est non venimeuse et totalement inoffensive. Toutefois, si attrapée, elle peut mordre car elle est agressée, mais la morsure n'est pas douloureuse. C'est la seule couleuvre de France à être ovovivipare : c'est-à-dire qu'elle génère des œufs, mais qui éclosent à l'intérieur d'elle, elle donne donc naissance à des nouveaux-nés bien formés, dans une sorte de poche transparente qu'ils percent avec la "dent de l’œuf", un pic minuscule qu'ont tous les serpents à la naissance sur le bout du museau, et qui disparaît avec la première mue. Plutôt sédentaire, elle possède un domaine vital très restreint, de l'ordre de 500m² à 2,5 ha.
Anecdote(s) : Dans la Vienne (86), au moment où j'écris ces lignes (2019), nous ne la connaissons que dans six zones de 10km², et elle est apparut sous une plaque de suivis au bout de 5 ans de protocoles. C'est un serpent particulier pour moi, car ce fut le tout premier serpent sauvage que je découvris, à l'âge de 16 ans, en avril 2011, devant le garage de ma maman (la toute première photo de la galerie ci-dessous). Ce fut un tournant dans ma vie, car ce moment me mit devant une honte : n'étant pas sûr de l'identification, je me suis rendu compte en l'espace d'un instant que je connaissais mieux les serpents exotiques grâces aux livres que nos propres serpents, ce qui est un peu ironique. C'est en partie grâce à cette rencontre inopinée que je suis ce que je suis aujourd'hui, car elle provoqua par la suite mes premières sorties dans la nature tourangelle et la création de ce site quelques années plus tard. Je manipulai ce serpent pendant au moins une heure, incapable de la laisser partir, n'étant pas au fait de leur cœur fragile et du caractère extrêmement néfaste des manipulations longues. Heureusement, les chevronnés que je côtoyai par la suite m'enseignèrent vite que malgré l'envie inextinguible de toucher nos animaux préférés, il faut limiter cette pratique au maximum et si possible dans le cadre de sensibilisation d'un public ou de programmes scientifiques. Prions pour qu'elle ait survécu ! Quoiqu'il en soit, voici le peu de photographies que je peux partager avec vous de cette espèce si discrète. En presque 10 ans de prospections, je n'en vis que 4, dont une écrasée sur la route.
Protection : Comme tous les reptiles et amphibiens français elle est protégée par divers arrêtés et lois :
- Annexe II de la Convention de
Berne.
- Annexe IV de la Directive Habitats-Faune-Flore 1992.
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